Yig est un grand dieu.
Yig est un dieu puissant, et vorace.
Dans la sombre vallée de Strangleronce, depuis des temps immémoriaux, la vieille race des Trolls se livre à des cultes vaudous. Les Trolls sont anciens, beaucoup plus que les Elfes eux-mêmes, qui se croient si sages. Et nos dieux ont la puissance et la cruauté d'une époque lointaine, avant que les Elfes, les Nains ou le Humains ne foulent la terre. Peut-être certains chamans Furbolgs connaissent-ils un peu nos dieux? Peu importe.
Mon nom m'a été donné par mes parents, des pratiquants du culte secret d'Yig. Selon eux, porter le nom de son dieu n'est pas un blasphème, car les noms des mortels ne sont faits que pour tromper l'ignorance. Mes parents sont aujourd'hui morts, leur dépouille repose dans le temps englouti d'Atal'Hakkar. Ils étaient des Akkari, chassés de Zul'Gurub pour avoir tenté d'invoquer le grand écorcheur d'âmes. Mais à part quelques initiés tels le prêtre Venoxxis, et certains Akkari, peu savent la vérité à propos d'Hakkar. Une vérité terrible et dérangeante. En effet, pourquoi Hakkar aurait-il besoin des petites âmes de mortels comme les Trolls? Il n'est pas une vraie divinité, seulement le messager cruel et le serviteur avisé du grand Yig.
Quand les Akkari partirent pour le marais, mes parents me laissèrent en compagnie des très rares initiés au culte d'Yig qui se cachaient parmi les Gurubashi. J'ai donc passé ma toute petite enfance dans la grande et belle cité de Zul'Gurub, en compagnie des servants de Venoxxis. Il préparait mon éducation et voulait faire de moi un chasseur des ombres. Mais le destin en décida autrement: les autres grands prêtres de Zul'Gurub, apprenant que mes parents étaient avec les Akkari chassés, me bannirent de la ville, et Venoxxis n'avait pas assez d'influence pour contrer leur décision. Contraint à l'exil, je dû trouver refuge dans une tribu trolle de Strangleronce. Ce ne fus jamais réellement le cas: les Casse-Crâne et les Scalp-Rouge, bien qu'ils soient comme moi des Trolls de jungle et des vassaux de l'ancien Empire Gurubashi, ne m'acceptèrent pas. Je fini par trouver grâce aux yeux de Sen'jin, un grand chasseur des ombres maître de la petite tribu des Sombrelances.
Je suivi donc les Sombrelances dans leur péripéties, bien que je n'ai jamais été des leurs. Le hasard voulu que notre tribu soit chassée par ldes murlocs! Prenant la fuite en mer, le chef Sen'jin fut assassiné par une sorcière Naga. Nous fûmes secouru, de justesse, par des Orcs en exil. Leur chef Thrall accepta l'alliance avec les Sombrelances. Désormais, Vol'jin était le chef de la tribu. Puisque j'avais le choix entre mourir tué par des nagas ou suivre des Orcs renégats dans un improbable voyage en mer, mon hésitation de fut pas longue. La voie d'Yig enseigne que sa propre survie passe avant toute chose. A ma grande surprise, le voyage farfelu de Thrall nous mena quelque part. Il fonda Orgrimmar et s'allia avec d'autres races pour ériger une nouvelle Horde, plus disparate et pacifique que l'ancienne.
Bien que Vol'jin ait été chasseur des ombres aguerri, je trouve que c'est un bien piètre initié aux cultes du vaudou. Il rejette nos dieux ancestraux comme des superstitions... Il gagnerait à mettre un pied en Zul'Gurub pour tâter des crocs d'Hakkar. Nos soi-disant superstitions recouvrent des réalités terribles, plus anciennes que toutes les races mortelles, et dont il n'imagine pas la portée.
Privé du culte vaudou par la nouvelle politique de Vol'jin, je me livre à la vénération d'Yig en secret. Mon nom ne signifie rien, sauf pour ceux qui savent. Et beaucoup des Sombrelances sont ignorants. Privé de la magie de l'ombre sous peine d'être exilé de la nouvelle Horde, j'ai suivi la voie d'Yig en-dehors des rites. je suis désormais une main de l'ombre qui répand le poison: un assassin. Ils me croient au service de la Main Brisée, cette étrange association de meurtriers Orcs et de Trolls qui prétend défendre Orgrimmar... Ils n'ont rien de guerriers, je vous l'assure. Parfois, je me dis que Thrall est beaucoup trop confiant en ceux qu'il place à ses côtés... Il a autorisé la pratique de l'invocation démoniaque à certains Orcs, alors que dans le passé ces magiciens noirs ont failli détruire leur race. Il a passé un pacte étrange avec des Morts-Vivants de Tirisfal qui disent ne pas appartenir au Fléau, et même avec les Elfes de Quel'Thalas. Croit-il vraiment que sa petite alliance pourra anéantir des siècles de haine entre les races qu'il prétend unir? Je ne crois pas en ces principes, mais la réalité actuelle me pousse à un semblant de fidélité à cette nouvelle Horde. Les naïfs diraient que je trahis mes convictions, mais ce sont les vues étroites de gens qui n'ont pas conscience de la petitesse de leur condition de mortels, ni de la fragilité de leur race. Et après tout, même si je suis un traître... Yig enseigne que la vérité n'est pas plus importante que la vie.
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Actuellement, je parcours Kalimdor, je gagne de l'or en prenant des contrats et en faisant tomber quelques têtes. Je suis un assassin, et mon sac de voyage regorge toujours de poisons virulents pour enduire mes armes. Si je ne peux pas contacter le grand Yig, père de tous les serpents, je peux au moins combattre avec les mêmes armes que lui: les crocs et le poison.
Alors que je revenais d'une petite expédition du Fort-du-Nord, où je venais d'exécuter un contrat avec brio pour le compte d'un obscur pirate Elfe à Baie-du-Butin, je fus pris à partie par un autre Elfe de Quel'Thalas: un certain Woodruff. Il me demanda où les Gobelins cachaient leur or. Mais... A leur banque, pardi. Il parti massacrer quelques gobelins et revint avec des maigres bourses: "Il y a un moment que les navires marchands doivent éviter la côte..." Ne sachant pas à quoi s'en tenir sur mon compte, il me fit captif et m'emmena dans l'entrepont du Bloody Sail, où je dû répondre de mon intelligence avec les Gobelins:
Yig: Mais, par le vaudou... Je suis bien obligé de travailler avec quelqu'un si je veux gagner mon or. Et puis, ma loyauté est celle d'un voleur...
Woodruff: Ah, tiens donc... Un voleur, hein? Je vais te mettre à l'épreuve.
Il m'emmena vers la proue, dans une petite cabine remplie de coffrets.
Woodruff: Si tu es vraiment un voleur, tu peux ouvrir ces coffres fermés.
Yig (s'éxécutant): Rien de plus facile, paladin... Et voilà!
Voyant que je ne mentais pas sur mes talents et ma profession, Woodruff avait déjà plus confiance en moi, mais restait perplexe: que dire d'un Troll, pratiquant du vaudou, et qui clame son manque de fidélité?
En l'attente d'une délibération de l'équipage, je suis pour l'instant captif du Bloody Sail.
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Voilà pour le personnage. Passons si vous le voulez à ma présentation en tant que joueur:
IRL, je suis Adrien, 21 ans, étudiant en philosophie et grand amateur de jeu de rôle. Mon préféré actuellement est, de très loin, l'
Appel de Cthulhu que vous connaissez peut-être.
Mon expérience du jeu remonte à plus de deux ans, j'ai principalement joué Chasseur et Prêtre, et je connais relativement bien le Chaman, le Démoniste et le Guerrier. Je maîtrise encore mal le Voleur, mais je m'y mets tranquillement. J'ai été MJ sur différents serveurs privés (ce qui m'a permit de faire de jolis petits Events roleplay d'ailleurs), et j'ai creusé les boss de pré-BC que je n'ai malheureusement pas connu.
Voilà mon petit background. Cela paraît un peu sérieux, mais il faut savoir que mon premier personnage roleplay était un Nain alcoolique et débonnaire, j'avais envie de varier les plaisirs et de choisir un perso qui soit tout sauf sympathique. J'ai donc pensé à Yig: un traître aux principes de vie assez déroutants, fanatique d'une religion connue de lui seul, et légèrement désaxé. Pour ce qui est de mes influences, j'ai approfondi la culture des Trolls, qui me fascine, et j'y ai introduit un élément extérieur à Warcraft que les amateurs de jeu de rôle auront reconnu: l'univers de Lovecraft. J'ai légalement lu la nouvelle
La malédiction d'Yig, de Zaelia Bishop. C'est une de ces nombreuses petites nouvelles fantastiques qui ont officiellement été écrites par d'illustres inconnus, mais officieusement "corrigées" par Lovecraft lorsqu'il travaillait comme nègre. Le dieu Yig prend sa place un peu à part dans le panthéon obscur des divinités du Mythe de Cthulhu.
Mon personnage est donc relativement âgé, puisqu'il a connu la schisme entre les Gurubashi et les Akkari dans son enfance. C'est un banni, un éternel expatrié, pauvre (de moins en moins), il aime mélanger de la poudre ou des herbes pour faire à volonté des potions de vie ou du poison, et il se livre corps et âme au culte de son dieu Yig, le père des serpents. Il faut noter qu'il refusera toujours catégoriquement de faire du mal à un serpent, ce sont pour lui des animaux sacrés.